Affaire Mahery Lanto Manandafy – La gendarmerie nationale se couvre de ridicule

Ny Valosoa

Le pouvoir actuel mène une répression croissante à l’encontre des opposants et lanceurs d’alerte. Le lanceur d’alerte Mahery Lanto Manandafy a été condamné à 6 mois de sursis et une amende, pour avoir insulté le président et posté une publication sur Facebook jugé diffamatoire.

“Je n’ai pas peur de toi même si tu es président de la République, tu te crois supérieur à tout le monde, pourtant tu es un incapable”, ces propos émaillés d’insultes lui ont valu une convocation pour être entendu par la police le samedi 29 janvier 2022.

Tout est parti d’une simple publication, le lendemain de l’inauguration en grandes pompes par Andry Rajoelina d’un pont de secours à Moramanga – au passage conçu avec l’aide de la communauté chinoise mais ignorée dans la communication du président, dans laquelle Mahery Lanto pose la question de l’état du pont, qui semble-t-il aurait déjà été endommagé; ce qui froisse la susceptibilité du pouvoir actuel et entraînant un emballement des faits.

A l’issue du verdict, interrogé au micro de France 24, Mahery Lanto promet de ne plus insulter le président de la République mais que s’agissant des affaires de “son pays” notamment économiques et sociales, il n’arrêtera pas les critiques.

Ce mardi 1 février, il est à nouveau convoqué cette fois-ci par les gendarmes de la Brigade de Recherches Criminelles (BRC) de Fiadanana, sous le motif habituel affecté aux opposants et lanceurs d’alerte, “outrage envers agents des forces de l’ordre et incitation à la haine”. Il est à noter qu’à deux reprises, les gendarmes ont cherché sans succès à embarquer Mahery Lanto, la première fois alors qu’il était entendu par les services de police, et la seconde fois sur le chemin pour être entendu par le procureur.

En soirée, après un interrogatoire à Fiadanana, il est emmené au camp Ratsimandrava, en attente d’une décision de la gendarmerie nationale, auteur de la poursuite, et tout ça pour être relâché avec classement sans suite. Au vu des priorités du pays, la gendarmerie nationale se ridiculise dans ce gaspillage de temps et d’effort.

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